« C’est
à peu près une cinquantaine d’hommes isolés
en Ile-de-France [qui
dorment dehors],
pour être très
précis.»
50
sans
domicile fixe
dans la région capitale qui
ne trouvent pas où dormir la nuit dans les centres d'hébergement,
donc, risquait
sans rire
sur
France Inter le 30 janvier 2018, Julien
Denormandie, le
secrétaire
d’Etat auprès du ministre de la cohésion des territoires [!].
Il
faisait ainsi son
auto-éloge
du
bilan de création de 13.000 places d’hébergement d’urgence
en 2017 dans l’Hexagone, et
défendait
un « effort
sans précédent ».
Les
propos sont grotesques, voire même injurieux pour les concernés,
« Fake News » (selon le quotidien Le Monde) qui coïncident avec l’édition du 23e
rapport de la Fondation Abbé Pierre concernant le mal-logement sorti
le même jour, ceci expliquant cela. Car les auteurs du rapport assurent qu’en
2017 près de 15 millions de français connaissent des problèmes de
logements, dont près de 4 millions de mal-logés, dont près de
900.000 sans domicile stable ou fixe. Et ils estiment que la région
parisienne est la plus touchée. Les critiques contre la politique
sociale du nouveau chef de l’État fusent et sont sévères ;
les auteurs lancent l'alerte :
« Les
premiers actes posés par le nouveau gouvernement s‘en prennent
frontalement tout d‘abord au premier pilier du modèle de
protection sociale liée au logement en France en fragilisant les APL
et les HLM » ;
critiques
également contre l’instauration
du bail mobilité, l’enterrement
de l’encadrement des loyers, la
suppression de la Taxe d’habitation, etc., et
au-delà, les auteurs pointent la
dérégulation des marchés immobiliers depuis le
début des années 2000 et donc la hausse de l’immobilier et des
loyers, etc., laissant entendre :
« Quid
de l’inflation immobilière qui enrichit les uns pendant qu’elle
appauvrit les autres, et bloque leurs perspectives résidentielles ?
Cherche-t-on à corriger les effets de richesse liés à la hausse
des prix ? Non, les réformes prennent encore et toujours la même
direction : des cadeaux fiscaux aux plus aisés pour fluidifier les
transactions immobilières à des prix toujours plus élevés. Mais
pas d’imposition accrue qui permettrait de financer des politiques
de redressement des inégalités, à la mesure de l’enrichissement
lié à l’évolution du marché immobilier pour certains. »
« Tout
se passe comme si l’attention des responsables politiques était
obnubilée par la rigueur budgétaire d’une part et la libération
des initiatives d’autre part et comme s’ils accordaient à la
protection un rôle mineur d’accompagnement des ménages fragiles
les plus exposés aux transformations de la société. »